Il suffit

d’un geste

15

Juin, 2021

Auteur

Nathalie Touaty

Catégories

Mots Clefs

imagination,
apprentissage,
gestes,
mots

Pour permettre une expérience somatique, la praticienne Feldenkrais invite chaque personne à sentir, vivre, se ressentir en explorant des processus de mouvements, à explorer une succession de mouvements qui forment un tout.
C’est une expérience en tant que personne singulière dans sa subjectivité.
Dans la pratique de la Prise de conscience par le mouvement (PCM), le mouvement n’est pas un objet extérieur à soi, un exercice qu’on s’applique, ni un but en soi. Le mouvement est un moyen. Et nous développons des variations autour d’un mouvement qui sont autant de façons possibles de faire le mouvement. Ces choix font que le mouvement s’organise, devient facile, élégant.

La praticienne guide par les mots, par un phrasé qui varie en rythme, tonicité. Elle engage son propre tonus, sa perception, son observation et son attention tout en décrivant les directions du mouvement, les éléments anatomiques, les relations, la qualité du geste. La séance devient un processus qui met la personne en mouvement de la tête aux pieds.
Ce processus développe les qualités liées au geste mais aussi les qualités d’attention, de sensation, de perception. Pendant une séance de la méthode Feldenkrais™, on sent, ressent, perçoit et pense et agit en un seul geste.

Les mots choisis et utilisés ont leur poids ; inviter à sentir, guider le sens des directions, clarifier l’anatomie, et comment se créent les relations entre, par exemple, les épaules et le bassin… Nourrir la qualité de mouvement : des notions comme le poids, l’énergie, l’espace, la densité, le volume, les différentes variations de vitesse de lenteur deviennent vécues. Ce ne sont plus de vains mots ou concepts et il n’est pas nécessaire d’être « experts en mouvement » pour accéder à ce vécu : dès la première séance, l’accès, la porte est ouverte.
Les mots – vocabulaire du mouvement – deviennent les ingrédients d’un plat à goûter par plaisir. Ils deviennent les fils colorés d’un tissage sur lequel la personne allongée, pendant la séance, vient s’appuyer.
Cette séance, pourtant commune et partagée avec les autres à nos côtés, devient singulière. L’attention de la personne vient éclairer ce qu’elle sent, ressent, perçoit, nourrit sa recherche, son exploration son besoin. Sans le chercher volontairement, consciemment : c’est de l’ordre de cette plasticité neuronale, une souplesse du cerveau qui sait prendre ce dont notre système tout entier a besoin pour sa propre autorégulation.

Ce vendredi matin, 27 mai à 9 heures, c’est une séance sur les mouvements de la colonne vertébrale, sur l’organisation des courbes. Les élèves sont sur le dos. Au cours de la séance Prise de conscience par le mouvement, la colonne vertébrale vient dessiner un C, un S. La personne prend conscience des liens entre le bassin et la tête, la force – sans l’effort ! – qui se distribue le long de la colonne. Le bassin peut pousser la tête loin des épaules, peut l’amener à lui selon qu’il bascule vers les talons vers la tête. Dans cette leçon – leçon car nous apprenons de façon organique par l’expérience du mouvement – un des enjeux c’est que la personne puisse sentir sa colonne vertébrale varier dans le dessin des courbes, passer de la flexion à l’extension, dans son ensemble ; puis que la colonne vertébrale lombaire puisse aller en flexion pendant que la colonne vertébrale thoracique peut aller en extension et réversiblement.
La praticienne ajoute des contraintes, des variations de mouvements qui aident le processus global, mais elle ajoute aussi des éléments de perception intérieure et guide de façon à ce que plus de soi-même s’engage dans le mouvement, vers une image de soi plus complète.
Les mots deviennent touchants et peuvent provoquer un entendement…
Nous passons sur le côté ; changer la configuration, le rapport gravitaire, la situation de repères dans l’espace vient modeler la plasticité cérébrale. De par ce changement, certaines personnes ne trouvent plus le mouvement, l’effort arrive dans la musculature, le bassin et les jambes s’agrippent l’un à l’autre.
C’est dès lors que l’imagination va venir soutenir l’apprentissage et le mouvement. Un imaginaire du geste s’invente en venant s’imaginer poser les pieds sur un sol à l’arrière de soi (nous sommes sur le côté). M.H. se sert de cet imaginaire en action ; elle viendra diriger son mouvement en se représentant ce sol et en le créant en elle. Tout son mouvement se clarifie, la colonne vertébrale retrouve la mobilité et l’organisation du mouvement – et comme sur le dos – se fait sans encombres, délicatement. Et d’avoir modifier le rapport de soi à l’espace et au sol, aidera M.H. à laisser quelques vertèbres au niveau d’une partie de la cage thoracique à se mobiliser s’inclure dans le mouvement.

L’imaginaire du geste et l’imagination sont des multiplicateurs de la qualité du mouvement.
L’imagination est un support à l’apprentissage.

Et il suffit d’un geste, ici d’un mot. Un mot touchant, comme un geste de toucher éveille crée un entendement chez la personne.
Comme l’a dit M.H., il a suffit « d’un bout de bois » derrière les pieds pour que son action devienne un acte orienté.

1- L’imagination comme modèle d’apprentissage, notion et concept développé lors d’une post-formation par Mme Sabine Pfeffer, formatrice de la méthode Feldenkrais

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